mercredi 3 mars 2010

Gros sur la patate...

Hier, la Commission européenne a annoncé plusieurs nouvelles dans le « dossier OGM ». Je ne vais pas m’attarder sur les autorisations en elles-mêmes, vous pouvez lire le communiqué de presse de la Commission et/ou l’article d’Euractiv pour plus de détails.

Je vais par contre revenir sur un point qui me frappe particulièrement; à savoir la malhonnêteté et le subjectivisme de nombreux journalistes, hommes politiques et ONG (enfin... rien de neuf sous les cocotiers).

A en croire les nombreuses déclarations, la Commission est vendue aux intérêts des multinationales semencières (à ce propos, regardez qui profite de l’occasion pour (encore) chérir son compte en banque) et dans quelques années vous ne mangerez plus que des « Frankenstein PDT ».

Capture d'écran du site de Greenpeace ce matin

Quelques petites précisions.

- La PDT Amflora a été approuvée selon les règles adoptées par l’UE (dont les Etats Membres et le Parlement Européen). Cela fait 13 ans que BASF a déposé son dossier. L’EFSA (Autorité Européenne de sécurité des aliments) s’est prononcé deux fois sur le dossier. A chaque fois les experts ont conclu à l’innocuité de la PDT. Si critique sur le processus décisionnel il doit y avoir… c’est plutôt à Stavros Dimas, ancien Commissaire à l’environnement, qu’elles doivent s’adresser dans la mesure où il a délibérément « oublié » les dossiers OGM sur un coin de son bureau pendant 5 ans.

- La kanamycine et neomycine (les deux antibiotiques auxquels le gène introduit dans la plante résiste) ne sont plus (ou presque plus) utilisés en médecine depuis plusieurs années.

- Le marqueur npt2 de résistance aux antibiotiques ne se transmet pas à l’environnement ou en quantité infime (probabilité entre 1 sur 1 milliard et 1 sur 100 000 milliards – sous certaines conditions). En outre, quand bien même il devrait y avoir une infime contamination horizontale, plus de 50% des bactéries présentes dans le sol sont déjà résistantes à ces antibiotiques.

Enfin, beaucoup ont également profité de l’occasion pour remettre en cause l’indépendance de l’EFSA en arguant qu’une ancienne fonctionnaire de l’autorité travaille maintenant pour une grande industrie semencière. Effectivement, c’est le cas. Néanmoins, il est bon de préciser que le personnel de l’EFSA est autorisé à travailler pour une entreprise ayant des relations avec l’autorité après une période de deux ans, ou plus tôt, si une autorisation est demandée et accordée. Ce qui a été le cas pour cette personne. Pour l’anecdote, il serait intéressant de lister les personnalités politiques ou autres fonctionnaires ayant occupé des fonctions importantes et qui ont travaillé ou travaillent encore pour des ONG environnementales (et en général… ils ne sont pas bénévoles).


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